C’est avec beaucoup de plaisir que nous avons accueilli, le 13 septembre 2021, le Tour Cycliste Féminin International de l’Ardèche. Au-delà du niveau sportif de la manifestation, au-delà la qualité du spectacle sportif dont les médias se sont fait largement l’écho, cette épreuve fut d’abord une rencontre. À l’occasion de la préparation de cette manifestation, nous avons rencontré une équipe de bénévoles enthousiastes ouverts, réceptifs à nos propositions et nos contraintes : quelle différence avec le passage du Tour de France en septembre 2020 !
Dès les premiers contacts, nous avons compris que leur volonté d’étoffer la partie sportive de l’épreuve de thématiques sociétales n’étaient pas qu’une posture « politiquement correcte ». Cela correspondait réellement à un engagement éthique profond. La défense de l’environnement, le droit des femmes et la lutte contre le cancer était bien au cœur des préoccupations de nos organisateurs et nous ne pouvions que les rejoindre sans hésiter dans cette démarche.
C’est ainsi que nous avons pu animer le Village du Tour de la présence active de trois associations locales en plus des trois autres qui suivaient le village sur l’ensemble des étapes.
L’ACNA a animé un stand particulièrement apprécié avec un atelier de saut en hauteur. Ce club d’athlétisme s’est toujours illustré par une conception inclusive et diversifiée de l’athlétisme, diversité des pratiques athlétiques, diversité des formes de pratiques, diversités des publics visés. Une fois encore ils ont su mettre le plaisir au cœur de la pratique des enfants des écoles.
Le foyer rural de Tornac a fait vivre un jeu de l’Oie sur le thème des économies d’eau et du respect de l’environnement. L’association Soroptimist (section d’Alès) a tenu un stand autour du droit des femmes, du combat pour leur dignité et malheureusement de son actualité souvent préoccupante.
C’est ainsi aussi que l’UCIA a pu tenir un stand autour des femmes cheffes d’entreprise de la ville d’Anduze.
Les enseignants de l’école primaire ont amené les enfants pour profiter des activités mais aussi pour les sensibiliser aux problématiques abordées dans ces stands.
Il était essentiel pour nous que l’occasion d’une superbe épreuve sportive n’occulte pas le fait que le combat pour l’égalité et la dignité n’était pas un long fleuve tranquille. C’est bien connu pour les salaires, l’accès à l’éducation, les droits civiques ou le travail. Ça l’est peut être moins en ce qui concerne l’accès à la pratique sportive.
Qu’on songe simplement à ce que la première participation au jeux Olympiques d’une femme en saut à la perche à eu lieu en 2000 aux J.O. de Sydney. En boxe ce fut encore plus tard : en 2012 à Londres. Avant 1960, aucune course de plus de 800m n’était organisée pour les femmes. Elle étaient réputées trop fragiles et devant être protégées en vue de leur maternité future…. Sans qu’aucun règlement ne le précise, comme une évidence, elles ne participaient à aucun marathon. L’histoire a retenu qu’il a fallu la participation cachée de Roberta Gilles en 1966 au marathon de Boston. Mais c’est surtout la photo de Kathrine Switzer agressée par un directeur de ce même marathon en 1967, qui n’avait pu s’opposer à son inscription en l’absence de tout règlement, qui montre l’imbécilité des ces préjugés. Les réussites actuelles du sport féminin peuvent être l’occasion de réfléchir sur l’injustice de ces empêchements passés ou actuels, dans le domaine du sport comme dans bien d’autres, ici ou ailleurs …
Henri Lacroix, adjoint à la jeunesse, aux sports et à la démocratie participative.