Texte d’allocution de Mme la maire Geneviève Blanc
lors de la présentation des vœux 2023
Mesdames, Messieurs les élus,
Messieurs les représentants de la gendarmerie,
Mesdames, Messieurs les responsables associatifs, les représentants des cultes,
Mesdames, Messieurs, chers Anduziennes, Anduziens et amis d’Anduze.
Je vous remercie tous pour votre présence à cette cérémonie de vœux que nous avons dû déplacer à l’intérieur à cause des prévisions météo. Mais extérieur ou intérieur, nous sommes heureux de partager ce moment de convivialité avec vous.
Avant d’évoquer l’année écoulée et celle qui vient comme il en est l’usage, je voudrais commencer par un souvenir, un hommage.
Nous sommes le 7 janvier 2023. Il y a 8 ans, le 7 janvier 2015, à la même heure, quelque chose que nous n’avions avait jamais réellement envisagé est arrivé. C’était l’attentat contre les journalistes de Charlie Hebdo. Nous étions tous Charlie car il n’était pas pensable qu’au XXIe siècle, en France, la liberté d’expression et de la presse soit visée au point de tuer des journalistes. Souvenons-nous de ces mots de Charb, directeur de la rédaction : « je préfère mourir debout que vivre à genoux ». Ces paroles nous engagent dès le début cette année 2023 à nous souvenir que les droits et les libertés ne sont jamais des acquis définitifs et qu’il nous revient de les protéger.
Aujourd’hui, comme l’ont souligné les prix Nobel de la Paix, une Ukrainienne et un Biélorusse, dans plusieurs pays des personnes se battent pour leurs droits et leur liberté dans des conditions extrêmement difficiles. En ce moment-même, le peuple Iranien se bat pour sa liberté en criant « Femme, vie, liberté ! ».
Depuis février dernier, la guerre est revenue en Europe par l’invasion de l’Ukraine. Nous y avons répondu à notre niveau à Anduze – municipalité, associations et bénévoles réunis – par un élan de solidarité envers le peuple ukrainien et l’accueil de familles impactées par les combats. Aujourd’hui, ce sont un peu plus de 20 personnes – Yurri, Irina, Ania, Mira, Eugénio, Olga, … – qui habitent Anduze, y fréquentent l’école pour les enfants, en attendant de se projeter dans leur pays ou ailleurs, et peut-être ici. Le cas échéant, cela poursuivra l’histoire locale nourrie de l’arrivée successive de populations dans notre cité depuis toujours, suite aux guerres, grâce au commerce, à la soie, aux mines, au retour aux sources, au retour à la campagne et j’en passe.
Nous nous devons d’être solidaires car les guerres, les inégalités, la montée de l’autoritarisme, comme le dérèglement climatique sont désormais des défis planétaires qu’il faut surmonter ensemble pour faire de ce monde un endroit plus sûr.
Question climat, 2022 a connu des canicules exceptionnelles et des phénomènes climatiques extrêmes et à répétition, et, même si notre commune n’a pas été touchée par les inondations ni de grands feux de forêts, elle a été touchée par les restrictions d’eau et n’a pas échappé à l’interdiction de tirer des feux d’artifices, ce qui devient d’ailleurs un exercice de plus en plus difficile et nous engage à réfléchir à d’autres formules.
Aujourd’hui nos objectifs économiques, nos projets d’urbanisme, nos réalisations et même l’organisation d’événements sont dépendants de contraintes environnementales qu’il nous faut intégrer. Sans oublier de mettre la justice sociale au cœur de ce processus nécessaire de transition écologique, car elle ne peut pas se faire contre les citoyens les plus précaires.
C’est ce qui nous guide dans les actions que nous menons et les projets que nous portons dont certains se réaliseront en 2023 : je pense au gymnase qui sert au collège, à l’école élémentaire, et à tous les clubs de sports d’Anduze et qui sera réhabilité totalement, « comme promis ». En plus, nous y mettrons une toiture photovoltaïque. Grâce à l’autoconsommation de l’électricité produite, à la revente du surplus, et à un système de chauffage plus économique,nous arriverons à une facture énergétique nulle, alors qu’aujourd’hui, cette véritable passoire coûte plus de 22 000 euros par an. Soutenu par le département et la région, nous escomptons qu’il puisse aussi recevoir des subsides du nouveau Fonds Vert (deux milliards d’euros) destiné à soutenir les projets de transition écologique des collectivités locales. Les travaux s’élèvent à 793 000 euros et devraient démarrer au printemps, si l’appel d’offres se déroule comme prévu. Je remercie d’avance les associations sportives pour leur compréhension puisque le gymnase sera fermé durant les travaux, mais elles le savent, c’est une gêne temporaire pour une amélioration durable pour l’exercice de leur sport. Au passage, si nous ne faisions pas de travaux, le gymnase serait rapidement fermé par les commissions de sécurité.
Des travaux, nous en avons à nouveau réalisés à la crèche ainsi qu’à l’école maternelle afin qu’elles correspondent mieux aux besoins des enfants y compris lors des fortes chaleurs. La future réfection de la cour de l’école primaire et de son parvis iront aussi dans ce sens-là et il y aura une sensibilisation des enfants aux problématiques de l’eau. Ces travaux amélioreront l’école, et le quartier avec plus de végétation. Nous avons attendu pour lancer l’opération, d’avoir confirmation des financements de l’agence de l’eau. C’est chose faite, nous pourrons débuter aux vacances de printemps par le parvis, la cour en été.
L’attractivité d’une école est fondamentale pour la vie d’une commune, elle tient à la qualité des équipements, à la qualité pédagogique des enseignants que nous nous attachons à soutenir, et, très important, à la qualité de la cantine. C’est pourquoi nous avons changé de fournisseur de repas, lorsque nous avons récupéré la compétence éducation rétrocédée par l’Agglo. Du bio, local, fait maison : les enfants ne s’y trompent pas, ils aiment, les assiettes sont vidées et il y a beaucoup moins de gaspillage !
Parmi d’autres actions perceptibles, il y a l’éclairage public, pour lequel nous avons entamé avec l’Agglo et le Parc National des Cévennes un remplacement des équipements de la commune en LED. Par ailleurs, nous allons continuer à mettre en œuvre la diminution de l’éclairage par la réduction horaire ou géographique de cet éclairage. Cela se fait de manière progressive. Pas assez vite pour certains, trop vite pour d’autres. Mais on avance, une commission ouverte aux habitants y travaille, et nous sommes attentifs autant que possible aux retours que vous nous faites.
Pour le centre-ville, nous avons lancé une opération de végétalisation, en nous appuyant sur la participation des habitants et du conseil citoyen. Si vous habitez le centre, vous pouvez proposer en mairie, via un formulaire, de planter et entretenir des végétaux que nous fournirons, au pied de votre immeuble. Nous vous aiderons à le faire pour que davantage de rues ressemblent à la rue du Luxembourg où les habitants ont été précurseurs. J’en profite pour saluer les commerçants qui se sont investis pour décorer la ville pour les fêtes de fin d’année. Cette réussite a largement compensé la diminution des illuminations pour raison d’économies. Ce qui nous porte, c’est de voir que les habitants s’approprient leur ville, s’intéressent à leur environnement. À l’instar de ces parents de Saint-Denis qui ont décidé de reprendre possession de l’espace public pour le sécuriser, nous en sommes convaincus, c’est bien ensemble, habitants et municipalité, que nous améliorerons notre cadre de vie.
Un petit détour sur ce qui sort de terre, sur ce qui se voit maintenant dans Anduze, sur ce qui change et fait l’objet de questions voire d’inquiétude. Alors que le city-stade est rentré dans les mœurs, ce n’est pas encore le cas du bâtiment avenue Rollin, construit pour Habitat du Gard pour faire des logements abordables et adaptés. L’initiative de vendre le terrain pour une opération de 32 logements date de la précédente municipalité. Nous avons pu renégocier l’agencement des logements mais pas le nombre, ce qui donne un volume à ce bâtiment, équivalent à celui de la maison Lichère de l’avenue Rollin. L’entrée de l’avenue s’en trouvera évidemment changée, puisqu’il n’y avait rien et que ce vide sera rempli.
Ce qui est sûr, c’est que le besoin en appartements avec ascenseur est avéré et que la liste d’attente est déjà longue de personnes d’Anduze ou originaires d’Anduze, ou encore y travaillant qui souhaitent y habiter.
D’une manière générale, je remarque que, très souvent, nous sommes hostiles aux transformations, nous interprétons le changement comme quelque chose de négatif. Nous préférons rester dans ce que l’on connaît, même si cela ne convient pas plutôt que de faire face à l’incertitude, sans imaginer qu’une transformation pourrait améliorer nos vies. C’est parfois un peu çà, l’inquiétude des changements dans Anduze. Pourtant, Anduze, ville séculaire a toujours vécu ce paradoxe : changer, évoluer pour répondre aux besoins de ses habitants et en même temps rester une ville patrimoniale.
Nous poursuivrons cette histoire en 2023 avec des travaux de réhabilitation de la maison Bellot en espace culturel et citoyen qui comprendra la médiathèque. Le début des travaux est prévu fin 2023. D’ici là, vous pouvez vous associer à ce projet : la prochaine réunion avec la population aura lieu le 25 janvier à 18h, à la médiathèque.
Est-ce l’inquiétude ou la mauvaise foi ? Toujours est-il que je voudrais faire encore une mise au point (la dernière ?) pour vous rassurer si tant est qu’il le faille au sujet de la gare. Vous en avez entendu parler puisqu’il y a eu une réunion publique, donc rien de secret ni de caché : il y a bien un projet de nouveau quartier vers la gare mais pas pour 2023 et avec le TVC et son parking. Contrairement aux rumeurs qui circulent de façon persistante, il n’est pas prévu d’enlever le petit train ! Des rencontres ont lieu avec le TVC et je me suis exprimée à ce sujet en séance publique de l’Agglo devant tous les élus, j’espère que cela suffira à faire cesser ces rumeurs totalement infondées et aidera certains à accepter d’élargir les horizons.
Autre sujet important, les travaux du Temple qui ont démarré en octobre dernier, deux-cent ans après sa construction et quatre ans après sa fermeture. C’est donc un moment important de son histoire et de la nôtre. Dans quelques semaines, nous verrons arriver d’imposantes poutres de bois sur des convois exceptionnels. Elles sont les pièces maîtresses des fermes qu’il faut remplacer pour rénover la charpente. Ces travaux, portés par l’Agglo, bénéficient de financements institutionnels mais afin de financer le chauffage et d’autres aménagements nécessaires à la vie cultuelle et culturelle du lieu, un appel au financement participatif sera lancé sous peu via une fondation qui permettra la déduction fiscale.
Un projet qui avance aussi, c’est celui de l’habitat regroupé de dix logements adaptés qui bénéficieront d’un accompagnement à la part de vie partagée entre les locataires. Notre projet a été accueilli très favorablement par les financeurs du Gard comme au niveau national. La livraison du bâtiment qui sera situé au 14 avenue Rollin, jouxtant les Cordeliers, est prévue dans deux ans, fin 2024. Il sera construit par la Semiga qui en sera le bailleur.
Parallèlement, pour aider nos aînés et leur famille, nous avons établi un partenariat avec la « Maison des aidants » qui fait maintenant une permanence pour informer et soutenir les proches aidants. Et puis, cette année, nous avons pu organiser des moments festifs avec les aînés de la commune y compris en nous rendant dans les EHPAD. Ce furent de bons moments que nous avons tous appréciés, et qui auront contribué, je l’espère, à renouveler le lien social indispensable à chacun.
L’année écoulée fut aussi pour nous une belle saison culturelle avec un public nombreux sur tous les événements et, pour couronner l’année, l’obtention d’un prix Alès Audace pour le festival Jazzoparc. La culture, sous toutes ses formes, fait partie de ces éléments qui, tout au long de l’année, cimentent la vie d’une commune, favorise l’échange entre nous tous avec nos différences et autorise des découvertes.
Pierre Soulages, ce grand artiste peintre qui nous a quittés cette année, disait « si l’on est attentif à ce que l’on ne connaît pas, si l’on guette ce qui apparaît comme inconnu, c’est alors qu’une découverte est possible ».
Notre vie culturelle repose sur le dynamisme des acteurs culturels, des associations que je remercie sincèrement pour cela, et de nous tous, le public. Notre politique culturelle contribue au développement local et fait rayonner largement Anduze et son image de Porte des Cévennes. Elle bénéficiera du label « capitale culturelle 2024 » d’Ales Agglo si sa candidature s’avère gagnante. Nous le saurons sous peu..
Même incomplète, je vais arrêter la revue des actions municipales, rassurez-vous, d’autant plus qu’il y a d’autres occasions pour informer et échanger : nous organisons des réunions de quartiers, la troisième se tiendra à maison de l’école de musique Clara d’Anduze, le 27 janvier à 18h30. Vous y êtes invités.
Je me dois toutefois de vous dire que ce début d’année 2023 comporte des incertitudes qui ne sont pas encore levées à l’heure où je vous parle pour les budgets des collectivités et le coût de l’énergie. La crise énergétique et l’inflation, en partie liées à la guerre en Ukraine, vont impacter nos budgets communaux et marquent la loi de finances 2023.
Une loi adoptée, on peut le regretter au passage, après un dixième recours au 49.3. C’est à dire que l’ensemble du texte a été adopté sans vote, après engagement de la responsabilité du gouvernement.
Ce qu’il faut retenir, c’est que notre commune bénéficiera, non pas du bouclier tarifaire destiné aux plus petites communes, mais d’un amortisseur électricité (qui représente environ 20% des factures totales d’électricité). Par ailleurs, certaines dotations de fonctionnement des communes seront augmentées. De combien pour nous, on ne le sait pas encore. On peut regretter qu’elles ne soient pas tout simplement indexées sur l’inflation, ce qui nous donnerait plus d’assurances et de visibilité. Difficile donc à ce jour de confronter les projections alarmantes que nous avions esquissées cet automne avec la réalité des aides de l’État et des prix fluctuants, parfois à la baisse comme cela est annoncé pour le gaz. L’orientation budgétaire est donc à la prudence, sans céder au catastrophisme, sans abandonner les projets qui relèvent eux de l’investissement, mais en étant vigilants pour les réaliser avec des subventions, et anticiper sur les frais de fonctionnement et leur financement, le cas échéant.
Pour cette année 2023, nous gardons le cap, avec mon équipe que je remercie pour tout son engagement au quotidien.
Un engagement très prenant toujours, pour gérer au plus près des besoins les écoles, le CCAS, les salles, les évènements divers et variés, les travaux, le budget..
Un engagement ingrat parfois car l’herbe, la propreté, les chemins … Tout cela est un éternel recommencement, parce qu’il faut sans cesse rappeler les fondamentaux du civisme et du vivre ensemble et en même temps faire face au recul des services publics dans les territoires ruraux.
Mais un engagement passionnant souvent car riche de découvertes, d’innovations, de moments d’échanges avec vous tous et de rencontres au gré des projets menés.
Il reste beaucoup à faire et, soutenus par les institutions – État, région, département, agglo – nous nous engageons dans cette année 2023 avec détermination pour poursuivre l’action, avec l’appui des différents services de la commune, que je remercie pour leur travail au service des Anduzien.ne.s.
Pour terminer, et avant de prendre l’apéritif, je vous souhaite à tous la santé et le meilleur pour vous et les vôtres cette année !
Pour Anduze et pour le monde qui nous entoure, faisons de 2023 une année solidaire et innovante, porteuse d’avenir pour nous tous et pour notre planète.
Belle année 2023 !