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La cérémonie du 11 novembre 2025 L’allocution de G. Blanc et rappel Bleuet de France

Allocution de Mme la Maire pour la commémoration du 11 novembre 2025

Chaque année, Le 11 novembre, devant le monument aux morts de nos communes, nous commémorons l’Armistice de la Première Guerre mondiale et nous célébrons la Paix.

C’était il y a 107 ans. Un million quatre cent mille soldats sont morts au combat. Autant de familles endeuillées. Quatre millions de blessés et de mutilés, sans parler des séquelles, des cauchemars récurrents, que l’on tait, parfois même à ses proches.

Le 11 novembre 1915, il y a 110 ans, 72 Anduziens étaient déjà morts au combat, ou de ses suites. Ils seront 122 à la fin de la guerre.

Pour ressentir ce qu’ont vécu ces soldats, écoutons les mots d’un collégien d’Anduze qui, à partir des recherches de Bernard de Fréminville  ont fait revivre la mémoire d’un poilu :

Je m’appelle jules  René P, j’habite à Anduze. Dans la vie je suis coiffeur. J’ai été appelé à 28 ans. Ce fut très dur de me séparer de mes parents et j’étais très angoissé de voir ce qu’était la guerre. Mon numéro de matricule est 1562.

Je suis actuellement dans la Meuse, on est le 15 août 1914 et je suis très fatigué. J’ai peur car à tous moments des explosifs allemands atterrissent sur nous.Le manque d’hygiène provoque des maladies et on commence à avoir des puces et des poux. J’ai pu bénéficier d’une semaine de repos à l’arrière. Quand je reviens à Verdun au front, je vois plein de cadavres au sol, des hurlements de personnes à moitié mortes et l’odeur qui donne envie de vomir.

Le 25 août est une journée terrible. Les assauts sont dévastateurs. Je vois un à un mes compagnons d’armes tomber au sol, j’ai peur. A un moment, je vois un obus passer loin au dessus de moi.Une heure après, un autre un peu plus bas. C’est là que je comprends que c’est bientôt la fin pour moi. Environ deux heures après, je le vois arriver sur moi et c’est comme si le temps s’était arrêté. Sur le moment, je repense à ma famille que je laisse toute seule, je suis triste. Je repense aussi à tous mes compagnons d’armes qui sont morts et que je vais rejoindre. Et c’est le moment pour moi de partir.

Je m’appelais Jules René P, j’avais 28 ans je suis mort pour la France.

Nous nous souvenons de tous ces hommes, dont les plus jeunes étaient encore des enfants, et de leur courage collectif. Ils se sont battus pour le pays, ils se sont battus pour que revienne la Paix. Nous n’oublions pas tous ceux, qui des quatre coins de l’outre-Mer, de l’Afrique Noire, de l’Afrique du Nord, de l’Indochine, de l’Océanie, sont venus en masse dans cette guerre européenne, et ont contribué à la victoire, pour beaucoup d’entre eux, au sacrifice de leur vie.

Nous savons maintenant, grâce aux travaux des historiens, que la plupart des combattants ne nourrissaient pas de haine pour ceux d’en face, en qui ils voyaient, en miroir, des semblables, victimes de la même machine à broyer les hommes.

Pour que le sacrifice de tous ces hommes ne soit pas vain, il est de notre devoir aujourd’hui, de nous engager dans la construction de la paix dans le monde.

Au fil de notre histoire, les soldats morts pour la France, nous rappellent que ce n’est jamais un acquis.

La guerre des tranchées redevenue une réalité actuelle dans la guerre en Ukraine, la spirale mortifère des nombreux conflits au travers du monde, nous le rappellent aussi, douloureusement.

Construire la paix, c’est poursuivre les idéaux de liberté, d’égalité et de fraternité pour lesquels nos ancêtres se sont battus. Actuellement, Il est urgent, pour faire avancer la paix, de construire des ponts plutôt que des murs. Il est urgent de promouvoir une justice sociale et environnementale sur notre planète. Le monde que nous laisserons aux générations futures dépend de nos engagements et de nos actions d’aujourd’hui.

La mémoire n’est pas une nostalgie, c’est une énergie pour agir.

Vive la République, vive la France.

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Le Bleuet de France

A l’occasion de la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, la vente de “bleuets de France” a été proposée

Le Bleuet de France apporte depuis plus de cent ans un soutien humain et matériel à ses bénéficiaires.

Validés par une commission collégiale, tous les projets soutenus justifient et consolident la mission originelle du Bleuet de France :

« Aider ceux qui restent »

Le Bleuet de France finance des actions de mémoire et de transmission à destination de la jeunesse et des opérations de solidarité envers les militaires blessés, les victimes du terrorisme, les familles endeuillées, les pupilles de la nation et les résidents des EHPAD labellisés.

Structuré en fonds de dotation depuis le 1er janvier 2023, il dépend exclusivement de la générosité du public et du mécénat privé.

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