Au mois de juillet dernier différents travaux ont commencé au château de Tornac, rendant son accès inaccessible au public. Il s’agit de la restauration et mise en sécurité des espaces du sous-sol des bâtiments seizième et dix septième siècles, situés dans la partie Est du site (voir le plan schématique de situation).
Le SIVU (Syndicat Intercommunal à Vocation Unique – Anduze et Tornac) est maître d’ouvrage et accompagné financièrement par la DRAC, la Région et le Département ainsi qu’Alès-Agglomération ; le projet, dirigé par l’architecte du patrimoine Frédéric Fiore, de Montpellier, se divise en trois lots : maçonnerie – le secteur le plus important puisqu’il englobe le terrassement et l’étanchéité –, serrurerie/ferronnerie et électricité/éclairage.
Ce sont donc les maçons qui se mirent à l’œuvre en commençant par le rejointoiement des murs et voûtes avec un mortier fabriqué sur place. Après plusieurs essais celui-ci fini par répondre aux exigences de texture et de teinte désirées par l’architecte.
Le mur Sud au-dessus de la citerne, en partie effondré, a été remonté grâce aux pierres récupérées, protégeant ainsi définitivement ce côté du bassin. La trémie de cet ancien réservoir, s’ouvrant près de l’entrée de la cour castrale du château, est en restauration pour être sécurisée.
Mais le travail le plus pénible pour les ouvriers a été sans aucun doute le déblaiement des énormes remblais accumulés dans ces espaces confinés ; réussissant à introduire dans les lieux une mini-pelle ils évacuèrent terre et pierres mélangées pour atteindre le niveau originel des sols, donnant déjà une autre vision des caves !
Au cours de cette opération ils travaillèrent sous la surveillance bienveillante du service régional de l’archéologie en la personne de Stéphanie Aubert ; pendant une quinzaine de jours la jeune archéologue a profité de l’activité des maçons pour procéder à une série de sondages. Ces investigations font suite à celles effectuées il y a quelques années par une autre archéologue, Sophie Aspord ; celle-ci avait notamment entrepris le dégagement complet de la citerne et une partie de la cave attenante.
En attendant le rapport définitif de Stéphanie, on peut déjà dire que l’une de ses trouvailles vient conforter une hypothèse architecturale quant à l’accès des différents niveaux de cette partie du château au temps de sa splendeur. Il s’agit d’un fragment de marche en pierre taillée dont la forme ne laisse aucun doute sur son emploi dans un escalier en vis. C’est un nouvel élément qui vient s’ajouter au petit pas de porte découvert dans la cour castrale par Sophie, au niveau du sol d’origine pavé et devant l’escalier menant aux caves.
Il n’est pas rare de voir dans la cour des belles demeures anciennes une petite tourelle extérieure accolée au corps de logis principal. Abritant un escalier en colimaçon, elle a pour fonction de desservir la cave et les étages. Une éventualité séduisante ici et qui sera peut-être un jour confirmée par les experts !…
À suivre…
Philippe Gaussent
Le 11 septembre 2023