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Photo du fronton de l'espace Pélico

Les salles municipales officiellement renommées le 18 septembre à l’occasion des Journées du Patrimoine

Photo de l'entrée de l'espace Pélico

Changer le nom des salles était un objectif de notre mandat, nous en avons beaucoup parlé pendant la campagne électorale et y avons réfléchi depuis une petite année.

Le but est de rendre aux Anduziens une partie de leur histoire et de leur permettre de s’approprier ces lieux chargés de leur patrimoine.

Nous avons attribué à chaque salle le nom d’une personnalité qui a construit, étudié et enrichi Anduze et ses habitants, et qui a fait connaître la ville bien au-delà de la porte des Cévennes. Des informations sur ces personnalités seront affichées dans chacune des salles.

Nous tenons à remercier les contributeurs à ce travail de recueil d’informations, en particulier Bernard de Fréminville et Guy Imbertèche, ainsi que tous ceux qui nous ont donné des idées et fait des propositions.

Nous avons choisit « Espace Pélico » pour nommer cet espace regroupant les salles que l’on connaît bien, consacrées quotidiennement à des moments festifs, sportifs ou familiaux.

L’Espace Pélico a été construit dans le prolongement des casernes qui logeaient les armées royales des régiments du Luxembourg et de Brie , au premier étage on trouvera donc la « Salle des Casernes » et au rez de chaussée la « Salle Voûtée ».

Toujours au premier étage, dans la partie la plus récente de l’Espace Pélico, il y aura la salle Michel Jeury. Il est d’abord écrivain de roman de science-fiction, puis, quand il s’installe à Anduze, il décide de consacrer son talent à l’écriture d’histoires du terroir cévenol : « L’Année du Certif », « La Vallée de la Soie » où on retrouve les odeurs, les émotions et les souvenirs qui nous sont si chers.

Il y aura aussi la salle Alexandre-Louis Viguier qui écrit, il y a très longtemps une notice de la ville d’Anduze et de ses environs décrivant, avec précisions et saveur, les fleurs, les arbres et toute la nature qui nous entoure.

Une salle sera attribuée à André-George Fabre, qui met en œuvre l’office du tourisme et nous régale avec son livre sur le mas des Driolles et son cyprés centenaire.

Suzanne ou Madeleine de Fontanes aura elle aussi une salle à son nom. Prisonnière à la tour de Constance avec trois de ses camarades anduziennes, elle a une vie bien courte. De sa prison, elle revoit sa mère et sa sœur venues à pied d’Anduze, déguisées en mendiantes pour passer inaperçues : arrivées au pied de la tour, elles chantent un cantique bientôt repris par toutes les prisonnières, Suzanne-Madeleine leur fait un signe à travers sa meurtrière, le dernier.

Pour terminer dans cet espace, la grande salle devient la salle du duc de Rohan. Il prend ainsi toute sa place dans l’Histoire d’Anduze et de ses combats contre les troupes royales de Louis XIII.

Rohan est un breton, protestant et ami du roi Henri IV qui le fit duc et pair. Mais le bon roi Henri meurt assassiné et Rohan devient chef de la révolte protestante : il déploie toute son énergie, ses connaissances et ses audacieuses stratégies dans ces guerres contre l’intolérance religieuse. Il installe son camp à Anduze, en fait une place forte et fait battre monnaie. Il demande à tous les groupes cévenols protestants un quota d’hommes et d’argent, mobilise deux mille cinq cents hommes et marche sur Alès. Mais Alès capitule devant les troupes de Louis XIII, c’est la paix d’Alès : les protestants perdent leurs droits, Rohan se retire à Anduze et assiste à la démolition des fortifications de la ville, il doit s’exiler. Il écrit ses mémoires en apportant une réelle réflexion sur la guerre et le commandement, en mettant l’accent sur l’honneur et la valeur de la parole donnée. Voltaire dira de lui : « il agit en héros et il écrit en sage ».

Le premier étage de la mairie est consacré aux livres, à la lecture et à la médiathèque qui prend le nom de Lucie Mazauric, femmes de lettres et historienne, épouse d’André Chamson et mère de Frédérique Hébrard.

À côté de la médiathèque, la salle consacrée aux «Rendez-vous de la Médiathèque » depuis une petite année reçoit des ateliers ouverts à tous et gratuits autour du livre : livre-objet, livre sujet d’échanges et de liberté. Ce sera naturellement la salle Joseph Zobel, écrivain et poète, personne aux multiples facettes qui nous a offert le merveilleux roman autobiographique « La Rue Case Nègre », dont l’action se déroule en Martinique dans les années 1930.

Il rencontre Aimé Césaire qui l’encouragea. Il s’installe au Sénégal où il produit des émissions culturelles écoutées dans toute l’Afrique francophone. Puis il s’installe près d’Anduze où il écrit, dessine, peint. « C’est un artiste qui allait au bout de chaque chose qu’il commençait » dit de lui Charlotte, sa petite fille.

Il reste dans cet espace une salle qui sera renommée salle Jean-Jacques Paulet, médecin qui a consacré sa vie à des recherches sur les maladies, recherches qui manqueront de l’amener en prison car il maintenait que la variole était un fléau très contagieux. Il finira tout de même médecin du roi et restera une référence avec ses traités sur les champignons qui font encore école aujourd’hui.

Terminons en précisant que toutes ces personnes ont contribué à ce que nous sommes aujourd’hui et il nous paraît très important de les remettre à l’honneur de leur redonner une place à Anduze.

Sylvie Legembre, adjointe à la culture.

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