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Photo de la cérémonie de commémoration du 19 mars 1962

Commémoration du 19 mars 1962

Journée nationale du souvenir et de recueillement à la mémoire des victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie, et des combats en Tunisie et au Maroc.

Le cortège, parti de la mairie, s’est rendu jusqu’au monument aux morts du parc des Cordeliers.

M. Raluy, président de la section locale de la F.N.A.C.A, Mme Blanc, la maire, et Mme Labeurthre, deuxième adjointe, ont déposé à son pied des gerbes de fleurs.

Introduction à la cérémonie de Mme la maire, Geneviève Blanc, dans le contexte de la guerre en Ukraine.

Ce 19 mars 2022 qui commémore les 60 ans de la fin de la guerre d’Algérie, a lieu en pleine guerre d’Ukraine, ce qui lui donne une teneur particulière.

L’histoire de l’humanité est un éternel recommencement, ses leçons ne semblent pas suffisantes pour éviter de nouvelles guerres. C’est ce que l’on voit aujourd’hui avec la guerre en Ukraine, c’est ce que ressentent douloureusement les générations qui ont vécu le Seconde Guerre mondiale et la guerre d’Algérie.

Aujourd’hui, dans cette actualité qui est la nôtre, il est d’autant plus important que l’Histoire se rappelle à nous par les commémorations comme celle d’aujourd’hui parce que le devoir de mémoire est important pour ceux qui ont combattu, pour ceux qui ont subi la guerre. Mais c’est aussi majeur pour la transmission de la mémoire, pour que chacun sache ce que représente une guerre pour les combattants comme pour la population.

La guerre d’Algérie ne fait pas exception et c’est tout une jeunesse qui a été projetée dans ce conflit dont on commence seulement à ouvrir les archives, cette guerre dont on commence à parler pour en comprendre les racines et les conséquences dans notre société.

Dans ces circonstances de guerre, s’il est difficile de se réjouir pour la fin d’un conflit passé , sans penser au présent, il reste important de continuer à ménager des temps d’échange. Et, au vu des circonstances, c’est à la paix et aux espoirs dans le monde que nous étudierons le moment de convivialité qui suivra !

Ordre du jour du Général Ailleret du 19 mars 1962, lu par M. Raluy.

Ordre du jour du général Ailleret du 19 mars 1962
Ordre du jour du Général Ailleret du 19 mars 1962

Message officiel de La F.N.A.C.A., lu par M. Raluy.

Le soleil printanier est déjà haut dans le ciel bleu d’Algérie quand, dans les airs, résonnent trois notes d’un clairon : CESSEZ-LE-FEU.
Cessez-le-feu en Algérie pour mettre fin, en Afrique du Nord, à dix années d’une guerre qui persiste à taire son nom, se refusant à mettre un mot sur des maux. Une hypocrisie plus d’un demi-siècle durant.

Cessez-le-feu, solution de bon sens et de la raison, pour passer de l’ombre à la lumière, offrir les perspectives d’un avenir plus serein des deux rives de la Méditerranée.

Dans la tourmente de ces années de braise, 30 000 de nos frères d’armes sont tombés face au ciel ou à la terre, les yeux ouverts vers l’au-delà, emportant un éclat de notre cœur. Présents pour toujours en notre mémoire, nos camarades « Morts pour la France » ont accompli leur devoir de citoyen, préservé les idéaux dont nous sommes porteurs. À leurs proches, si cruellement affectés par la perte de l’être cher qui n’avait dans son cœur rien qu’un « je veux vivre », nous exprimons toute notre empathie.

Soixantième anniversaire du cessez-le-feu en Algérie

Indispensable rendez-vous mémoriel à la hauteur de l’hommage à l’endroit des victimes civiles et militaires de cette guerre.
Incontournable rencontre de notre République et son Histoire, il veille à l’enseignement et au respect des dates et des faits.
Hommage à tous ces jeunes ayant grandi dans le silence étouffant de l’après Seconde Guerre mondiale pour, à l’aube de leur vingt printemps, être jetés dans les affres d’une guerre les traumatisant à jamais.
Leur parcours de vie est un enseignement précieux pour un avenir qui se conjugue au présent. Aux heures les plus sombres de notre Histoire, ils ont su préserver nos institutions républicaines et sauvegarder les libertés collectives et individuelles de nos concitoyens.
La France doit affirmer combien elle aime celles et ceux qui l’ont servie avec fidélité.

Ils méritent un hommage particulier.
La mémoire des vivants doit être transmise et visible.

Jeunes filles, jeunes gens,
À l’âge de lendemains pleins de promesses, n’oubliez jamais que la guerre est un mal qui détruit l’Homme, son cœur, sa bonté, menace sa dignité.
Vouloir voir passer la colombe sur l’arc-en-ciel de la Paix implique Courage et Viglance.
Avec de l’audace, ensemble, créons de la Vie sur des mots bleus.
La vie est si belle dans un si grand soleil.

19 mars 2022, soixantième anniversaire du cessez-le-feu de la guerre d’Algérie, nous vous invitons à honorer vos valeureux aînés et porter avec nous un message de Paix et de Réconciliation conforme à nos valeurs.

Vive la République.
Vive la France.

Photo de la cérémonie de commémoration du 19 mars 1962

Discours de Mme la maire, Geneviève Blanc

Message national, personnalisé, de Madame Geneviève Darrieussecq, ministre déléguée auprès de la ministre des Armées, chargée de la Mémoire et des Anciens combattants.

Il y a 60 ans, après un long processus et de difficiles négociations, dans un contexte d’exacerbation des violences, des accords étaient signés entre les représentants du Gouvernement de la République française et ceux du Gouvernement provisoire de la République algérienne.

Photo de la cérémonie de commémoration du 19 mars 1962

Signés le 18 mars 1962, les accords d’Évian prévoyaient un cessez-le-feu applicable dès le 19 mars à midi sur tout le territoire algérien. La paix n’était pas encore là mais un horizon se dégageait pour la sortie de guerre.

Avec tous les bouleversements que cela impliquait, avec tous les drames intimes et collectifs qui ont surgi, avec les violences et le cycle des représailles qui ne se sont pas éteints après le 19 mars.

Pour beaucoup, sur les deux rives de la Méditerranée, il y eut un avant et un après. Il y eut une multitude de sentiments, une avalanche de ressentiments, une pluralité de réactions et de douleurs, le voisinage du soulagement et de la détresse. Cette diversité et ces blessures sont la source de la mémoire plurielle et fragmentée de la Guerre d’Algérie.

Pour des milliers de soldats, des appelés et rappelés du contingent, des militaires de carrière, des forces de l’ordre de métropole et d’Afrique du Nord, c’était la possibilité d’un retour prochain dans leur foyer, c’était aussi pour certains l’amertume de la situation militaire.

Près de 30 000 d’entre eux avaient été tués, près de 70 000 blessés. Parmi ceux qui en sont revenus, aucun n’a oublié ce qu’il a vu, ce qu’il a vécu, ce qu’il a entendu. Près de deux millions d’appelés et de rappelés ont servi en Afrique du Nord, pendant 18, 28 ou 30 mois. Étudiants, jeunes cadres, ouvriers, agriculteurs, artisans, employés, c’est toute une génération, toute une société, qui a été marquée par cette guerre et qui le reste aujourd’hui. Notre France en est l’héritière.

Pour les harkis, pour les soldats membres des formations supplétives, cette date marque le début d’une tragédie. Pour beaucoup, ce fut l’heure de la violence et des représailles. Pour d’autres, ce fut l’exil, l’abandon d’une terre aimée puis l’indifférence voire le mépris sur une terre qui les a mal accueillis. La République a reconnu aujourd’hui la singularité du sort des harkis et a ouvert le temps du pardon.

Il n’est pas un pied-noir, pas un rapatrié d’Algérie qui n’ait oublié la terre évanouie de ses parents. Ils ont vécu un douloureux exil, ils ont vu leur monde s’engloutir. Ils ont connu et souffert des violences après le 19 mars. Il y eut le drame de la rue d’Isly, le 26 mars 1962, dont le caractère impardonnable a été récemment reconnu par le chef de l’Etat. Il y eut les massacres d’Oran, le 5 juillet 1962.

Les mémoires de la Guerre d’Algérie sont douloureuses mais elles sont précieuses. Notre mission collective est de porter un regard lucide sur les blessures du passé, de poursuivre le travail d’histoire, de vérité et de réconciliation.

Pour ce 60ème anniversaire, nous prenons collectivement l’engagement de continuer à enseigner la Guerre d’Algérie, de faciliter l’accès aux archives, de mettre en valeur les témoignages, d’expliquer les faits et les évènements, de regarder l’histoire en face, de faire dialoguer les mémoires.

Pour le 60ème anniversaire de la fin de la Guerre d’Algérie, la France a besoin de se retrouver sereinement en un lieu et en un temps commun, de se rassembler autour de tous ceux qui ont été touchés par ce conflit, de faire unité autour du souvenir et de la transmission.

Aujourd’hui, 19 mars 2022, partout en France, nous nous souvenons et nous rendons hommage aux victimes civiles et militaires de la guerre d’Algérie et des combats en Tunisie et au Maroc.

Minute de silence et Hymne national

Le jeune Joshua a joué, à la trompette, la sonnerie aux morts pour annoncer la minute de silence puis l’hymne national.

M. Raluy reçoit la Médaille de la Défense Nationale avec agrafe Essais Nucléaires, de M.Jacques Villégier.

Photo de la cérémonie de commémoration du 19 mars 1962

Verre de l’amitié

Photo de la cérémonie de commémoration du 19 mars 1962

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