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Commémoration du 8 mai 45

Discours de M. Raluy (FNACA) , de Mme Blanc , et toujours la participation de nos jeunes trompettistes

La cérémonie s’est terminée par un vin d’honneur devant le mille club

Allocution 8 mai 2025 de Mme Geneviève BLANC, Maire d’ANDUZE

Nous sommes réunis devant le monument aux morts de notre commune pour le 80ème anniversaire de la victoire du 8 Mai 1945, pour ne jamais oublier ! 

Il y a 80 ans, notre continent voyait s’achever la seconde guerre mondiale, avec son cortège de douleur, de peur et de terreur. Ce fut, ce jour-là, l’ivresse de la victoire, mais elle n’a pas fait oublier la détresse face aux villes ruinées, aux campagnes exsangues, aux proches disparus, aux restrictions subies. L’humanité a payé un des plus lourds tributs de son histoire. Elle a vu la barbarie nazie franchir le seuil de l’inhumanité, elle a découvert qu’elle pouvait s’anéantir elle-même.

En ce printemps 1945, les armées alliées ont progressivement découvert et mis un terme à l’univers concentrationnaire nazi.

Ils ont été des millions, arrachés à leur vie, à leurs maisons, à leurs familles. Juifs, résistants, communistes et autres opposants politiques, homosexuels, tsiganes, témoins de Jéhovah, handicapés à subir les camps de concentration, les camps de la mort. Tous furent broyés par un système organisé pour déshumaniser et faire disparaître.

Ici, à bas bruit, plusieurs camps d’internement ont existé dans la région, les plus importants à Mende, Rivesaltes, et Agde. Près de 18 000 personnes furent internées à Rivesaltes. Parmi eux, 5000 juifs dont 2000 sont partis dans les camps de concentration en 9 convois. Mais, il faut le rappeler aussi, plus de la moitié y ont échappé grâce à la solidarité active d’associations telles que la Croix Rouge et la Cimade, ainsi que grâce à un représentant du préfet, un humaniste qui a désobéi, qui a bravé le danger pour sauver des vies.

A Mende, le camp de Rieucros était destiné aux Indésirables, les étrangers comme les guérilleros espagnols, les femmes allemandes anti-nazies, les italiennes anti-fascistes et … des juives.

1000 personnes ont été internées dans ce camp, 33 d’entre elles ont été déportées et sont mortes à Auschwitz. Mais là aussi, il y a eu une autre France. Pas loin en Lozère, à Saint-Alban-sur- Limagnole, c’est un médecin psychiatre espagnol, François Tosquelles, qui  fuyant le régime de Franco, fera de l’hôpital psychiatrique un un lieu ouvert, puis un lieu d’appui pour les opérations de la Résistance locale et un lieu de refuge pour les intellectuels fuyant l’oppression tels que le poète Paul Eluard qui y séjournera quelques temps. Et il y a eu cette autre France dans nos Cévennes aussi !  C’est à tous ces combattants et martyrs de la Résistance que nous devons l’existence de l’Europe et de la paix.

A notre époque, où les acquis du passé semblent parfois vaciller, il ne s’agit pas seulement de se souvenir, il s’agit aussi de transmettre ces valeurs de dignité, de liberté, de fraternité, pour lesquelles ils se sont battus et qui sont notre héritage ; Il nous revient d’être vigilants.

C’est en référence à ce sens-là que l’agression assortie d’insultes racistes et antisémites qui a eu lieu dans notre commune la semaine dernière a été jugée lundi au tribunal d’Alès comme dépassant le simple fait divers. Parce que la commune d’Anduze, a dit la présidente du tribunal, fait partie du territoire national et que les insultes  à caractère raciste et antisémite sur la voie publique, n’y sont pas admissibles, ni là, ni ailleurs. Parce qu’il s’agit du socle universel de la République et qu’il concerne tous les citoyens, quelque soit leur origine ou leur religion, c’est ce qu’a réaffirmé le procureur Abdelkrim Grini avant son réquisitoire, non sans avoir, au préalable, souligné l’intervention salutaire des personnes présentes sur les lieux de l’agression et  rappelé que la Justice est un rempart pour la République.

Rappelons-nous le Préambule de la Constitution du 27 octobre 1946 :

Au lendemain de la victoire remportée par les peuples libres sur les régimes qui

ont tenté d’asservir et de dégrader la personne humaine, le peuple français proclame

à nouveau que tout être humain, sans distinction de race, de religion ni de croyance,

possède des droits inaliénables et sacrés. Il réaffirme solennellement les droits et

libertés de l’homme et du citoyen consacrés par la Déclaration des droits de 1789 et

les principes fondamentaux reconnus par les lois de la République.

Il proclame, en outre, comme particulièrement nécessaires à notre temps, de garantir à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme et à toute personne persécutée en raison de  son action en faveur de la liberté, le droit d’asile sur les territoires de la République.

En 2025, C’est à nous, citoyens d’aujourd’hui, de prolonger ce projet, de le défendre contre les forces totalitaires, en n’oubliant pas le terrain de la justice et de la solidarité sociale. C’est ainsi que nous honorerons ceux qui ont payé de leur vie pour que nous puissions vivre en paix et en sécurité !

Vive la France, Vive la République, Vive l’Europe, Vive la Paix !

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