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inondation : les bons gestes illustration

Prévention du risque pluie-inondation

Chaque année, les 15 départements de l’arc méditerranéen connaissent des épisodes de pluies intenses (également appelés épisodes cévenols) pouvant conduire à des crues soudaines sur des territoires à forte concentration touristique : l’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures. Les épisodes de pluies méditerranéennes se produisent principalement durant la période de septembre à mi-décembre.
Le ministère a mis en place une campagne de sensibilisation des populations aux phénomènes et aux bons comportements à adopter en cas de pluies méditerranéennes intenses.

15 départements de l’arc méditerranéen concernés

Alpes-de-Haute-Provence, Alpes Maritimes, Ardèche, Aveyron, Aude, Bouches-du-Rhône, Corse-du-Sud, Haute-Corse, Drôme, Gard, Hérault, Lozère, Pyrénées-Orientales, Var, Vaucluse.

L’objectif de cette campagne est d’expliquer les conditions des épisodes méditerranéens, leurs conséquences en termes de précipitations, de ruissellement et d’inondation, ainsi que les dispositifs de vigilance et les comportements individuels qui sauvent.

Pluie-inondation : les 8 bons comportements

 

Je m’informe et je reste à l’écoute des consignes des autorités dans les médias et sur les réseaux sociaux en suivant les comptes officiels
Je ne prends pas ma voiture et je reporte mes déplacements
Je me soucie des personnes proches, de mes voisins et des personnes vulnérables
Je m’éloigne des cours d’eau et je ne stationne pas sur les berges ou sur les ponts
Je ne sors pas, je m’abrite dans un bâtiment et surtout pas sous un arbre pour éviter un risque de foudre
Je ne descends pas dans les sous-sols et je me réfugie en hauteur, en étage
Je ne m’engage ni en voiture ni à pied: pont submersible, gué, passage souterrain… Moins de 30 cm d’eau suffisent pour emporter une voiture
Je ne vais pas chercher mes enfants à l’école, ils sont en sécurité

Bien préparer son kit de sécurité

Dans une situation d’urgence, les réseaux d’eau courante, d’électricité, de téléphone peuvent être coupés. Préparez-vous à vivre de manière autonome quelques jours (3 jours) avec certains objets essentiels. Le kit de sécurité sera placé dans un endroit facile d’accès pour pouvoir le récupérer plus rapidement possible.

Le kit de sécurité se compose de:

Radio et lampes de poche avec piles de rechange
Bougies, briquets ou allumettes
Nourriture non périssable et eau potable
Médicaments
Lunettes de secours
Vêtements chauds
Double des clés
Copie des papiers d’identité
Trousse de premier secours
Argent liquide
Chargeur de téléphone portable
Articles pour bébé
Nourriture pour animaux

Je note les numéros utiles:

Ma mairie
112 ou 18 Pompiers
15 SAMU
17 Gendarmerie, Police

Je connais les niveaux de vigilance :

Jaune: phénomènes localement dangereux
Orange: phénomènes dangereux et étendus
Rouge: phénomènes dangereux d’intensité exceptionnelle

Les pluies méditerranéennes intenses : qu’est-ce que c’est ?

Les régions de France les plus exposées à des pluies diluviennes pouvant apporter plus de 200 litres/m² ou plus (1 litre/m² = 1 mm d’eau) en une journée se situent principalement en bordure de la Méditerranée, même si le phénomène a déjà été observé sur d’autres départements de la moitié sud de la France. 200 litres/m², c’est environ le tiers de ce qui tombe en moyenne à Paris en un an ! Lorsque cette quantité tombe sur une large étendue, le volume d’eau précipité est énorme.

Ainsi, trois à six fois par an en moyenne, de violents systèmes orageux apportent des précipitations intenses sur les régions méditerranéennes, du Roussillon à la Provence, en passant par la vallée du Rhône. L’équivalent de plusieurs mois de précipitations tombe alors en seulement quelques heures ou quelques jours.
Ces épisodes méditerranéens sont liés à des remontées d’air chaud, humide et instable en provenance de Méditerranée qui peuvent générer des orages violents, parfois stationnaires. Ils se produisent de façon privilégiée en automne, moment où la mer est la plus chaude, ce qui favorise une forte évaporation. Plus la température de la mer est élevée, plus les risques de cévenoles sont importants. L’arrivée d’air froid en altitude est également un élément concourant à l’intensification de la convection.

Le terme “cévenol” est souvent employé abusivement pour caractériser tout épisode apportant des pluies diluviennes sur les régions méridionales. Il est vrai que le massif des Cévennes est réputé pour l’intensité des épisodes qui l’affectent, mais de telles situations fortement pluvieuses frappent régulièrement tout l’arc méditerranéen et sont donc loin d’être exclusivement “cévenoles”.

Au-delà de l’influence de la mer Méditerranée citée plus haut, les situations génératrices de fortes pluies cévenoles peuvent être de deux types.

Celles où l’influence du relief est prépondérante : l’exemple cévenol illustre parfaitement l’influence du relief sur les régimes de précipitations. Lorsque qu’une masse d’air chaude et humide, poussée par des vents de basses couches, vient buter contre une barrière montagneuse, elle se soulève le long du relief. Avec l’altitude, elle se refroidit et la grande quantité de vapeur d’eau qu’elle contient se condense avant de finir par retomber sous forme de fortes précipitations. Les Cévennes ne sont pas le seul relief proche de la mer : des précipitations avec forçage orographique concernent également les Pyrénées, les Alpes ou la Corse. Ce lien fort avec le relief conduit souvent à des précipitations qui se concentrent sur un périmètre géographique réduit. Le dernier épisode cévenol majeur de ce type date de novembre 2011, où en 5 jours (du 1er au 5), les cumuls ont atteint les 1000 litres/m² sur l’Ardèche.

Celles où l’activité orageuse est principalement liée aux conditions météorologiques : ces systèmes orageux ne couvrent alors pas forcément des zones très étendues, mais génèrent de très fortes intensités de précipitations (dépassant souvent les 100 litres/m² à l’heure). Ils peuvent parfois se régénérer (on parle alors de cellules stationnaires) en créant une vaste bulle d’air froid de surface, qui agit alors comme un relief ou un obstacle, en soulevant la masse d’air toujours au même endroit. De tels épisodes ont été observés,par exemple, le 22 septembre 1993 à Aix-en-Provence, le 6 septembre 2010 à Cavaillon, le 1er décembre 2003 à Marseille, le 29 septembre 2014 et le 23 août 2015 à Montpellier.
Finalement, ces forts cumuls peuvent atteindre plusieurs centaines de litres/m² (200 litres/m² en 24 heures et plus, avec une intensité horaire pouvant atteindre les 100 litres/m²), sur des bassins versants où le ruissellement peut se concentrer rapidement. Les cours d’eau gonflent et peuvent provoquer des inondations torrentielles avec des débordements importants. L’imperméabilisation des sols, en zone urbaine notamment, contribue à accentuer ces ruissellements.

Quelques épisodes parmi les plus violents et les plus marquants des trois dernières décennies :

  • Le 3 octobre 1988 à Nîmes : 420 mm tombent en moins de 12 heures, c’est-à-dire l’équivalent de 6 mois de pluie, concentrés sur Nîmes.
  • Le 22 septembre 1992 à Vaison-la-Romaine : ce sont près de 300 mm (l’équivalent de 3 à 4 mois de précipitations) qui se sont déversés en 5 heures seulement en amont de Vaison-la-Romaine, provoquant une crue éclair de l’Ouvèze. Le phénomène a été fortement aggravé par des vents atteignant les 120 km/h sur le Vaucluse.
  • Le 26 septembre 1992 : 129 mm en 2h30 à Granès près de Rennes-les-Bains dans la haute-vallée de l’Aude, 160 mm en 3h à Vernet-les-Bains ; en 24 heures, il a été mesuré 292 mm à Narbonne, 169 mm à La Cavalerie.
    Toussaint 1993 : 906 mm en 2 jours sont relevés au Col de Bavella en Corse du Sud don 780 mm le 31.
  • Le 12 novembre 1999, inondations de l’Aude : la zone la plus sévèrement touchée est la région des Corbières où il est tombé à Lézignan 620 mm en 36 heures (soit plus des 2 tiers d’une année habituelle de pluie).
  • Le 8 septembre 2002 dans le Gard : 687 mm à Anduze en moins de 36 heures (les 2 tiers d’une année habituelle de pluie) ; au moins 400 mm sur environ 1800 km² et plus de 600 mm sur 150 km², le tout dans la région Languedoc-Roussillon. Le débit de pointe sur le Gard à Remoulins a été estimé à 6700 m3/s, à comparer avec les crues de 1976 (3050 m3/s) et de 2008 (1100 m3/s). Le Vidourle, fortement touché également, a dépassé les 2500 m3/s (950 m3/s lors de la crue de décembre 2002 et 550 m3/s en octobre 2010).
    15 juin 2010 dans le Var : 461 mm à Lorgues, près de Draguignan en moins de 12 heures (soit l’équivalent de la moitié de ce qui tombe habituellement en une année). La Nartuby atteint les 440 m3/s à Trans-en-Provence (4 km en aval de Draguignan), à comparer avec les crues de novembre 2011 (106 m3/s) et de novembre 2000 (98 m3/s).
    L’automne 2014 s’est distingué par la persistance remarquable de situations fortement perturbées sur les départements méditerranéens, des Cévennes et de la Côte d’Azur conduisant à un nombre record d’épisodes (depuis 1958) entre le 16 septembre et le 30 novembre (9 épisodes).
  • Le 3 octobre 2015, l’ouest de Alpes Maritimes est touché : 195 mm à Cannes dont 175 en 2 heures et 178 mm à Mandelieu dont 156 mm en 2 heures. La Siagne à Pégomas dépasse les 230 m3/s, alors qu’elle atteint rarement les 100 m3/s et le Loup monte à 135 m3/s à Villeneuve-Loubet, alors qu’il dépasse rarement les 30 m3/s. Cet épisode démontre que ce n’est pas seulement la hauteur totale des précipitations qui importe, mais aussi les intensités maximales atteintes et la vulnérabilité des territoires concernés.

Carte des fréquences moyennes d’apparition du phénomène de pluies méditerranéennes intenses en fonction du département. Source : Météo-France

Pour aller plus loin

>> Site Vigicrues
>> Carte de vigilance météorologique de Météo-France
>> Site internet de FF72 du HCFDC dédié à la résilience des populations durant les 72 heures suivant à une crise

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