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Cérémonie de la commémoration de la victoire du 8 mai 1945

« Le 8 mai 1945, le général de Gaulle, président du Gouvernement Provisoire de la République Française déclare: « La guerre est gagnée! Voici la victoire! C’est la victoire des nations unies et c’est la victoire de la France! ». Quelques heures plus tard, à Berlin, l’acte de capitulation de l’Allemagne est signé en présence du général de Lattre de Tassigny qu’il a désigné pour représenter la France.

La présence de la France au coeur de l’Allemagne consacre la reconnaissance de sa participation à l’écrasement du nazisme. C’est un hommage rendu à son armée, amalgame de soldats et de volontaires issus de la Résistance, aux combats de cette Résistance tant à l’intérieur qu’à l’extérieur, à tous les Français ou étrangers luttant à leurs côtés, massacrés, torturés, fusillés ou exterminés dans les prisons ou les camps nazis comme à toutes les victimes civiles des bombardements.

En ce jour du 79è anniversaire d’une victoire si chèrement acquise, mesurons le prix de tous ces sacrifices consentis pour une Liberté retrouvée et assurons-nous que ces pages de notre histoire soient transmises aux jeunes générations.

Pour autant, restons vigilants, car au mépris des enseignements de ce passé, fanatisme religieux, terrorisme, réveil des nationalismes et, désormais,; retour de la guerre aux frontières orientales de l’Europe nous rappellent que la paix et la liberté ne sont jamais définitivement acquises.

C’est la raison pour laquelle l’Union Française des Associations de Combattants et des Victimes de Guerre (UFAC) appellent tous nos concitoyens à poursuivre avec elle le combat nécessaire à leur pérennité.

Vive la République!

Vive la France! »

« Le 8 mai 1945, l’Allemagne nazie capitulait, les armes se taisaient enfin en Europe.

Ce jour-là, lorsqu’ils ont appris la nouvelle ce fut soulagement et joie dans le cœur des Français  : « La guerre est gagnée ! Voici la Victoire ! ». Ces quelques mots, prononcés par la voix du Général de Gaulle, qui depuis le 18 juin 1940 avait poursuivi le combat, ont résonné dans le pays, et bien au-delà.

La délivrance est là.

Mais la Victoire, si heureuse soit elle, n’efface ni la guerre qui a eu lieu, ni ses ravages et ni ses morts.

Le 8 mai 1945, dans un élan collectif, chacun pleure les morts et salue ceux qui ont combattu.

Aujourd’hui, réunis en ce 8 mai 2024, devant le monument aux morts, nous leur rendons hommage et nous nous souvenons qu’avant ce jour de victoire, il y a eu l’année 1944, il y a 80 ans. Cette année-là fut une année de combats pour la libération de la France.

Souvenons-nous de tous ceux qui ont combattu :

De ces hommes et de ces femmes qui ont refusé d’abandonner leur pays à ceux qui l’avaient occupé et à ceux qui l’avaient trahi. Résistants de l’ombre, ils s’étaient engagés sans calcul, sans garantie, mais résolus à vivre libre ou à mourir.

Souvenons-nous des soldats américains, britanniques, canadiens qui, en Juin et août 1944, ont débarqué sur les côtes françaises pour combattre l’Allemagne nazie. Sans oublier les Forces Françaises Libres, ces soldats qui venaient de France, d’Afrique, des outre-mer et d’ailleurs du bout du monde pour libérer la France. Ils se sont battus, sans jamais plier.

Tout près de nous, Le 25 août 1944, à Tornac, au carrefour de la Madeleine, un groupe de résistants espagnols, avec des résistants français, ont maintenu sur place une colonne allemande le temps nécessaire à l’arrivée des renforts terrestres et aériens. Les résistants espagnols impliqués à nos côtés avaient fui leur pays en 1936 et luttaient sans relâche pour la liberté. Espérant que la nôtre entraînerait la leur.

En février dernier, notre pays a fait entrer au Panthéon, 80 ans après leur mort, Missak Manouchian et sa femme Mélinée. Tous deux Arméniens, ils avaient échappé au génocide dans leur pays et s’étaient engagés dans la résistance à Paris, avec d’autres étrangers, souvent ouvriers, internationalistes et antifascistes. Manouchian fut fusillé, avec ses camarades, en février 44. On se souvient de l’affiche rouge qui les stigmatisait tels des terroristes et de l’hommage que leur a rendu par la suite Louis Aragon  en terminant par ces vers :

Ils étaient vingt et trois quand les fusils fleurirent
Vingt et trois qui donnaient leur cœur avant le temps
Vingt et trois étrangers et nos frères pourtant
Vingt et trois amoureux de vivre à en mourir
Vingt et trois qui criaient la France en s’abattant.

En ce 8 mai,

Nous nous souvenons également des victimes de la déportation politique et raciale, dans les camps de concentration et dans les camps de la mort. Nous nous souvenons des juifs, tziganes, homosexuels, handicapés physiques ou mentaux, haïs et assassinés simplement parce qu’un jour, ils étaient nés.

Nous avons une pensée également pour toutes les victimes civiles qui payèrent un lourd tribut. Au souvenir de ces victimes d’hier fait écho le désespoir des victimes civiles des guerres actuelles, que ce soit en Ukraine ou à Gaza. Dans toutes les guerres, les populations sont exposées à la mort et aux exactions.

A l’issue de la deuxième guerre mondiale, c’est avec la conscience vive du passé que chacun se mit à imaginer les jours heureux. De nouveaux défis se faisaient jour. De nouvelles ambitions, aussi.

Une ambition politique partagée par les forces qui avaient contribué à la Libération pour l’établissement de la démocratie la plus large, car les peuples avaient compris, par les armes et par le sang versé, que le nationalisme est un fusil chargé. La construction européenne devenait nécessaire au salut de l’Europe. L’exercice démocratique, qui ne va jamais de soi, doit aujourd’hui en rester le ciment.

Il y a eu en 1945, une ambition sociale également, lorsque la Sécurité sociale est née, avec ces citoyens qui n’ont pas eu peur de penser l’utopie, de braver le cynisme universel. Ils ont fait l’Histoire. Ils nous inspirent encore aujourd’hui.

De la guerre, du 8 mai 1945, nous conservons la mémoire. Nous devons l’existence de l’Europe aux combattants et aux martyrs de la Résistance.

Pour Faire vivre cet héritage aujourd’hui, c’est à nous, citoyens de prolonger ce projet européen contre les forces totalitaires, c’est à nous de poursuivre la construction de la Paix en Europe et dans le monde. En n’oubliant pas le terrain de la justice et de la solidarité. C’est aussi là qu’il faut nous engager, pour que

Vive la République !

Vive la France !

Vive l’Europe de la Paix ! »

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